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Toi, tu me mérites pas ! D’ailleurs, c’est pas pour toi que je l’explique, c’est pour les gensss.
La luciole sur feuille de choux,
VOULAIT
- Oh ! Magenta ! Tu la boucles un peu ?!? Tu vois pas que ça fait une heure que je tâche moyen de déchiffrer ? Té ! Lis avé moi :
«
LA LUCIOLE QUI VOULAIT FAIRE LE JOUR.
Installée comme au cinéma devant l’immense pare-brise du Renault de Ginette, Lisette contemplait le ruban d’asphalte qui serpentait nonchalamment, d’un vallon à un autre. Le tableau était de toute beauté, une invitation à la rêverie que
les deux voyageuses acceptèrent avec émerveillement.
Telle une donzelle impudique, la montagne étalait ses rondeurs à la vue des voyageurs qui contournaient amoureusement ses mamelons dressés. Au loin, les vallons troquaient leurs courbes vert tendre contre des sommets plus anguleux, plus mâtures, voire plus majestueux, coiffés d’ocres puis de teintes poivre et sel...
A son insu, une sorte d’excitation gagnait Lisette. Elle réalisa soudain qu’elle était au cœur du piedmont
qui avait vu grandir ses ancêtres, jusqu’à ses grands-parents qui avaient enfantés sa mère… et qui sait, si ces mêmes montagnes n’avaient pas été les témoins des premiers pas de son père ? Ce site majestueux avait probablement été le théâtre d’une tragédie que la jeune femme pressentait depuis toujours. Ce drame, quasi palpable par les antennes ultrasensibles de Lisette, était omniprésent dans la vie quotidienne de la mère et de la fille, sans qu’elles n’aient jamais échangé aucune parole à ce sujet…
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